Héritage

J’ai grandi entourée de gestes minutieux et de matières nobles. Ma mère, artiste peintre sur porcelaine, travaillait avec finesse et délicatesse. Mon père, lui, était passionné par le travail du bois et notamment la fabrication de bateaux en bois. Aujourd’hui, il m’apparaît comme une évidence que mon artisanat réunit ces deux héritages : la précision du geste et l’amour du bois.

Les débuts

En 2010, je travaillais en saison dans une station d’hiver quand j’ai rencontré Antho, un artisan bijoutier. Il m’a initiée au WireWrapping, une technique de sertissage de pierres, inspirée des artisans d’Amérique Latine. Curieuse et avide d’apprendre, j’ai poursuivi cette exploration lors d’un voyage de deux mois au Pérou et en Équateur, où j’ai aussi découvert les bases du tissage en macramé auprès des artisans de rue.

De retour en France, je crée ma première micro-entreprise de bijoux fantaisie. Mais très vite, une envie plus profonde s’impose : celle d’aller plus loin, d’explorer un artisanat plus enraciné, plus authentique.

Une dimension artisanale

En 2014, tout bascule lors d’un voyage en Turquie. Dans un petit atelier, je participe à une initiation à la sculpture sur calebasses avec Baba et Mitra, deux artisans locaux. Ils ne parlaient que turc, mais les savoirs artisanaux et les gestes manuels n'ont pas besoin de mots pour s'apprendre, c'est un langage universel.

Peu après, un séjour dans une yourte, nichée dans un village des Hautes-Alpes, marque une nouvelle révélation. Là, au détour d’un atelier improvisé, je découvre un vieux tour à bois et façonne ma première toupie. Dès cet instant, le bois devient une évidence pour moi.

Plus tard, à Grenoble, je plonge dans l’apprentissage du travail du bois – tournage, chantournage, sculpture – au sein d’un atelier partagé. Peu à peu, mon univers prend forme.

Naissance de Symétries Vagabondes

En 2019, avec mon compagnon Brice, nous finalisons nos premiers bijoux avec des cabochons de bois sculpté. C’est ainsi que naît Symétries Vagabondes.

Depuis mes débuts, un rêve me guide : celui de vivre pleinement de mon artisanat. En 2024, je décide qu’il est temps de franchir le cap, d’oser me choisir. Brice, moins disponible pour le projet, je reprends seule les rênes. Symétries Vagabondes entame alors une nouvelle évolution, plus ancrée, plus affirmée.

Je poursuis mon apprentissage, affinant ma maîtrise du macramé, de la bijouterie (laiton et argent), de la vannerie et du travail du papier de soie. Parallèlement, j’explore la structuration d’entreprise pour projeter mon rêve dans la réalité.

Un artisanat en perpétuelle évolution

Mon travail est une quête. Une exploration constante entre techniques et textures, entre savoir-faire traditionnels et intuitions personnelles.

Pour moi, l’artisanat est un voyage. Un dialogue avec la matière, un ancrage dans le geste, une quête d’équilibre entre tradition et innovation. Chaque découverte nourrit mon langage créatif et donne naissance à des pièces uniques, façonnées comme un patchwork de mon identité.

Jour après jour, je continue d’apprendre, d’expérimenter, de tisser des liens entre l’art et la matière. Car c’est ainsi que je façonne, dans la continuité et la transmission, un artisanat qui me ressemble.